Quel âge as-tu jeune anguille?
Finaliste du concours « La preuve par l’image de l’ACFAS 2013 » et du concours « Chercheurs d’Art » en 2013
L’étude des petits pigments sur la tête et le corps de cette jeune anguille – encore au stade de civelle – nous renseigne non seulement sur son âge, mais aussi sur l’impact des changements climatiques. On sait que les larves d’anguilles doivent réaliser l’immense traversée de l’océan Atlantique avant de se métamorphoser en civelles une fois près des côtes. Mais si leur périple devient plus difficile, tout porte à croire, selon l’hypothèse des chercheurs, que les anguilles arrivant à bon port seront plus âgées. À suivre…
La photographie a été prise avec un appareil numérique accolé contre l’oculaire d’une loupe binoculaire. Sous une lampe à incandescence, nous observons les couleurs naturelles de la civelle. La civelle est grossit dix fois. Cette prise de vue a été un défi de réalisation car je n’avais que très peu de temps pour photographier l’Anguille vivante endormie.
C’est une civelle au stade 1 ! La larve d’Anguille traverse l’Océan Atlantique Nord en moins d’un an depuis son mystérieux lieu de naissance, la Mer des Sargasses. Arrivée aux côtes, elle se métamorphose en civelle. Capturée, endormie, sa pigmentation est déterminée grâce aux pigments naissants sur sa tête et son corps. Plus les pigments sont nombreux sur le dos, plus la civelle est avancée dans son développement, plus elle est « âgée », sa migration terminée et prête à s’installer. Sur cette photo, nous observons peu de pigments.
Authentifier l’âge des anguilles est important avec les changements climatiques. Sa population décline et les jeunes anguilles seraient affaiblies. Ainsi, si une civelle traverse l’océan alors que les conditions sont défavorables, elle arriverait plus tardivement aux côtes, plus développée et potentiellement plus pigmentée et plus âgée.
Des chercheurs dans la nuit…
Concours « Chercheur d’Art » 2014, Université du Québec à Rimouski
Rien n’épuise les chercheur.es de civelles,
immergé.es à la taille,
dans l’eau du Saint-Laurent ,
avec pour seule lumière un néon frontal,
sous la nouvelle lune.
Ni l’eau glaciale,
ni les nuits blanches,
ni les courants de haute mer,
ne les arrêtent.
Armé.es de wadders et de puises,
les chercheur.es dans la nuit
soulèvent l’eau dans les creux des rochers
à l‘affût des civelles agitées.
Chaque capture est intense,
les larves d’anguille d’Amérique
se cachent sous la lumière du néon,
glissent entre les doigts gantés,
se faufilent entre les algues.
Des nuits entières de prélèvements,
quelques civelles échantillonnées,
accordent aux scientifiques
l’étude de leur déclin
dans le nord canadien.
Cet or blanc,
estimé à 1 000 dollars le kilo
sur le marché mondial,
ne remonte plus nos rivières…
Rien n’épuise les chercheur.es de civelles,
immergé.es à la taille,
dans l’eau du Saint-Laurent ,
avec pour seule lumière un néon frontal,
sous la nouvelle lune.
Ni l’eau glaciale,
ni les nuits blanches,
ni les courants de haute mer,
ne les arrêtent.
Armé.es de wadders et de puises,
les chercheur.es dans la nuit
soulèvent l’eau dans les creux des rochers
à l‘affût des civelles agitées.
Chaque capture est intense,
les larves d’anguille d’Amérique
se cachent sous la lumière du néon,
glissent entre les doigts gantés,
se faufilent entre les algues.
Des nuits entières de prélèvements,
quelques civelles échantillonnées,
accordent aux scientifiques
l’étude de leur déclin
dans le nord canadien.
Cet or blanc,
estimé à 1 000 dollars le kilo
sur le marché mondial,
ne remonte plus nos rivières…
Cette photo illustre les prises de civelles pour évaluer l’état de leur population, l’évolution de leur comportement migratoire car chacun.e de nous se demandent si l’anguille est en train de disparaître !